Cohorte HEPATHER : options thérapeutiques au cours des hépatites B et C

La cohorte ANRS CO22 HEPATHER est intitulée « Options thérapeutiques au cours des hépatites B et C : une cohorte nationale française ».

Dernière mise à jour le 09 juillet 2025

En bref

Investigateurs coordonnateurs
Dr Marc Bourlière
Dr Lucia Parlati

Responsable scientifique
Pr Fabrice Carrat

Statut
En cours

Pathologie
Hépatite virale

Promotion
ANRS MIE

HEPATHER : 12 ans de recherche sur les hépatites B et C

La cohorte ANRS CO22 HEPATHER, intitulée « Options thérapeutiques au cours des hépatites B et C : une cohorte nationale française », est une vaste cohorte démarrée en août 2012, visant à améliorer les connaissances sur les hépatites B et C et leur prise en charge.

Elle a permis l’inclusion de 20 857 patients dans 38 centres en France et en Belgique, dont 40,7 % de femmes et 59,3 % d’hommes :

  • 6 192 patients monoinfectés par le virus de l’hépatite B (VHB),
  • 14 575 patients monoinfectés par le virus de l’hépatite C (VHC),
  • 90 patients co-infectés VHB/VHC.

Les inclusions ont été clôturées le 30 avril 2019, et la durée de suivi a varié entre 4 et 12 ans selon les participants. Toutes les visites se sont achevées au 31 décembre 2024, date de fin du recueil des données cliniques et biologiques.

Les analyses sont toujours en cours (fin des analyses prévue d’ici le 31/12/2028) et de nouvelles publications scientifiques sont à venir. Depuis le début de l’étude, HEPATHER a grandement contribué à la recherche, avec 70 communications en congrès et 59 publications scientifiques.

Elle a notamment apporté des résultats majeurs sur l’efficacité clinique et la sécurité des antiviraux à action directe (AAD) dans le traitement de l’hépatite C. Ces résultats ont permis de faire évoluer les recommandations nationales de prise en charge des patients. En conséquence, le suivi des patients atteints d’hépatite C est terminé, compte tenu de l’efficacité des traitements actuels.

L’un des résultats les plus emblématiques de la cohorte HEPATHER est une étude qu’on a publiée en 2019 dans « The Lancet ». On y compare la période avant traitement et la période après traitement chez les patients atteints d’hépatite C, pour évaluer l’impact des antiviraux à action directe. Et on a montré, dans des conditions réelles, que ces traitements réduisaient significativement les risques de cancer du foie, de décès toutes causes et de décompensation chez les patients cirrhotiques. Cela a confirmé l’efficacité clinique des traitements, hors essai contrôlé.

L’originalité de la cohorte HEPATHER

La cohorte HEPATHER, lancée en 2012, s’impose par son ampleur en France. Mais, en-dehors de sa taille, ce qui a participé à son originalité est l’inclusion de patients infectés quel que soit le traitement qu’ils avaient ou allaient recevoir. « Les autres cohortes à l’époque étaient essentiellement thérapeutiques, centrées sur les patients au moment où ils démarraient un nouveau traitement. Dans HEPATHER, nous avons voulu suivre des patients sur tout le parcours, y compris ceux qui n’étaient pas encore traités. Cette approche non interventionnelle était plus représentative de la vraie vie » complète le Pr Fabrice Carrat.

Chaînage SNDS et enrichissement des données

La cohorte HEPATHER a aussi été l’une des premières études à réaliser un chaînage individuel entre les données spécifiques de la cohorte et celles du système national de données de santé, ce qui a permis la mise en évidence d’effets secondaires grâce au croisement de données.

« On a dû essuyer les plâtres : ça a pris des années, avec un long processus réglementaire, mais on a fini par obtenir l’autorisation de la CNIL. Et à partir de 2018, on a eu accès aux données de l’Assurance Maladie pour près de 85 % des patients, ce qui a été une avancée énorme. Grâce à ce chaînage, on a pu observer que les traitements par antiviraux à action directe, en plus de leurs nombreux bénéfices, étaient aussi associés à des risques accrus de troubles du rythme et de la conduction cardiaque. Ce sont des effets secondaires qu’on suspectait, mais qui restaient très peu documentés. Là, on a pu les objectiver à grande échelle, sur des cohortes allant jusqu’à 90 000 patients. »

Pr Fabrice Carrat, responsable scientifique de la cohorte HEPATHER

Cohorte HEPATHER : et après ?

L’étude se poursuit pour les patients atteints d’hépatite B, grâce à un nouveau projet de cohorte financé par l’ANRS Maladies infectieuses émergentes, le projet ANRS 0551s HEPAT-B. Il s’agit d’une nouvelle cohorte nationale dédiée au VHB, qui prévoit un suivi spécifique de 4 ans avec un démarrage attendu des inclusions en septembre 2025.

HEPAT-B prend la suite de la cohorte HEPATER en se concentrant sur les patients atteints d’hépatite B. Le suivi des 5000 à 6000 patients déjà inclus dans HEPATHER va être prolongé, en collectant de nouvelles données cliniques et biologiques. L’objectif est de documenter l’efficacité des traitements actuels et à venir contre l’hépatite B, mais aussi d’identifier des biomarqueurs précoces de complications, comme le cancer du foie.

Publications

En 2024 :

Vous pouvez consulter les actualités de la cohorte HEPATHER sur son site dédié ou la chercher dans l’annuaire du site internet France Cohortes.

Financement et promotion de la cohorte HEPATHER

La cohorte ANRS CO22 HEPATHER est financée et promue par l’Inserm-ANRS MIE, réalisée en collaboration avec l’AFEF ; avec un partenariat institutionnel (ANR via France 2030 « Programmes d’investissements d’avenir ») et industriel (MSD, Janssen, Gilead, BMS, Roche, Abbvie). Elle a bénéficié d’un soutien financier dans le cadre du programme des Équipements d’Excellence vague 2 – 2011 ; et d’un partenariat public-privé en collaboration avec Inserm Transfert.

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